Runaway.

Courir à en perdre haleine. Sans jamais s'arrêter, sans savoir où l'on va.

Mais courir après quoi ?

Une illusion, un idéal ? Tenter d'atteindre l'arc-en-ciel tout en sachant que l'on ne pourra jamais.

C'est ça, la course au Saint Graal. Qui l'attendra en premier ? Qui pourra dire "Je suis heureux" avant les autres ?

Tellement préoccupés par le bonheur des autres, si tant est qu'ils le découvrent avant nous, sait-on jamais, on désespère, brassant du vent, de ne pas trouver la clef qui nous conduira vers ce trophée tant convoité.

Le paysage défile à une vitesse vertigineuse, les jours passent, se ressemblent, s'assemblent, le temps se consume, et l'on passe à côté de sa vie, assis dans un train qui va beaucoup trop vite.

Destination inconnue. Destination finale. Un TGV bien sûr, pour ne pas perdre une seconde. Secondes que nous perdons pour toujours, les yeux rivés sur cet ailleurs tant de fois rêvé et imaginé de miles et une façons.

Le paysage défile et nous en attrapons quelques miettes au vol. Nous passons à côté de l'essentiel. Nous oublions que le train peut s'arrêter à tout instant. Nous avons si peur d'en descendre. De s'éloigner de ces rails si rassurantes.

De s'arrêter. Rien qu'un instant. Pour contempler, découvrir ces vastes étendues qui s'offriraient pourtant à nous si nous avions le courage de sortir des sentiers battus.

Mais à quoi bon ?

Vous pensez surement que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Trop à perdre. Trop risqué. Et si les autres arrivaient avant nous ? Et si nous perdions le dernier train ? Et si ...

Et si l'on arrêtait de tenir la chandelle et que l'on prenait pour une fois, rendez vous avec nous même ? Avec la vie ?

Après tout, nous allons tous vers le même destin.

A nous de voir si l'on se contente du confort d'un train, ou si l'on décide de profiter du chemin.

Running away from your problems is a race you'll never win.

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