Ma p'tite humaine

Ma p’tite humaine elle était belle et pleine de vie. Le coeur sur la main, des étoiles dans les yeux et des rêves plein la tête.

Quand je l’ai connue, j’me rappelle, son sourire m’éblouissant, elle passait son temps à rire. Qu’est-ce que j’l’aimais ma p'tite humaine. Un coup de foudre tu vois, j’m’y attendais pas, j’m’en suis même pas rendu compte. Et puis ma p'tite humaine elle a commencé à changer.

Ses rêves ont perdu de leurs couleurs. Son esprit est devenu sombre. Son coeur battait de moins en moins vite. Je comprenais pas ce qu’il se passait. Ma p’tite humaine elle était pourtant tellement forte... Et malgré ça elle commença à se lacérer à coup de canif, à s’envoyer à la gueule des insultes et reproches. Des gouttes d’eau perlaient sur ses joues, elle les envoyait balader d’un revers de main.

Ma p’tite humaine elle était en colère. Elle trouvait la vie injuste. Le monde tournait pas rond, elle s’en indignait. Elle voulait se venger, du mal qui la rongeait. J’essayais de la calmer, de la rassurer, de la raisonner. Elle en faisait qu’à sa tête.

Ma p’tite humaine est devenue p’tite guerrière. Elle a ravalé ses sanglots, relevé la tête. Elle a fait de sa douleur une arme, de ses souvenirs son moteur. Et elle a continué. Ma p’tite guerrière elle ne s’est plus retourné en arrière. Elle a poursuivi sa route, fière et libre, sans avoir besoin de personne. Pas même de moi, tu vois. Elle m’a laissé tombée.

Je lui en voulais tu sais. J’l’aimais tellement... Mais elle l’ignorait. Alors un jour je lui ai dit. Ma p’tite guerrière elle a ouvert grand les yeux, sa bouche s’est arrondie. Elle a d’abord fuit derrière son bouclier, elle est restée longtemps cachée. Puis timidement elle s’est avancée. Ma p’tite guerrière elle m’a regardée, pour la première fois. J’avais peur qu’elle ne m’aime pas. Elle ne m’a pas aimée. Pas au début.

Ma p’tite guerrière est devenue ma p’tite étrangère. Je ne la reconnaissais plus. Elle faisait des choses qui ne lui ressemblaient pas. Elle semblait tourner en rond, sa vie stagnait. Et puis un jour elle est revenue. Elle m’a fixé droit dans les yeux et elle m’a dit qu’elle avait besoin de moi. J’étais tellement fière d’elle. On allait pouvoir continuer la route ensemble. Depuis, ma p’tite humaine, quand je la regarde dans le miroir, je sens qu’elle me reflète.

Ma p’tite humaine, je l’aide de toute mes forces, je la soutiens dès qu’elle s’écroule. Ma p’tite humaine elle porte ma vie, alors moi je vous le dis, je dois prendre bien soin d’elle.

Ma p’tite humaine, merci de m’avoir accueillie dans ton coeur, dans ta tête et dans ton corps, à deux moi je te le dis, nous sommes invincibles.

Oh oui ma p’tite âme, nous sommes indivisibles, invincibles et intouchables.